Monsieur le député,
le mardi 14 juin dernier, vous avez pris part au vote de la proposition de loi visant à ouvrir le mariage aux couples de même sexe. Bien évidemment, vous avez voté « contre », comme on pouvait s'y attendre, et comme 268 autres élus du groupe UMP, du reste. Jusque là, rien de bien étonnant ; chaque élu votant en son âme et conscience et selon ses convictions. Je respecte cela.
Cependant, suite à ce scrutin, je dois vous dire que j'ai été choqué (une fois de plus) par vos propos. Permettez-moi de reproduire quelques bribes de votre logorrhée.
« Je ne vois pas en quoi l'Assemblée nationale doit s'intéresser à une aberration anthropologique. Il n'y a que deux sexes, les hommes et les femmes. Et la société doit assurer sa pérennité par le mariage des hommes et des femmes. Le reste, c'est une question de mode, liée à quelques lobbies qui ont manifestement beaucoup de pouvoir ».
Je ne voudrais pas verser dans l'explication de texte, mais quand même, prenons un peu de temps. La question initiale n'était pas de savoir s'il y avait un troisième sexe, ni d'élaborer une théorie religieuse de la question du mariage, mais bien de parler d'égalité des droits. Car, que je sache, les citoyens français doivent avoir les mêmes droits et devoirs (cela coule de source) quelle que soit leur orientation sexuelle.
« Ce n'est pas parce que quelques personnes ont des comportements, disons 'curieux', que forcément la société doit s'en préoccuper. (…) C'est du plaisir sexuel, c'est du divertissement, de l'affection. En quoi cela intéresse la société? La société s'intéresse au mariage dans la mesure où il est lié à la procréation dans la majeure partie des cas ».
En vous lisant, je suis bienheureux (sic) de voir l'image que vous avez des homosexuels. Cela ne m'étonne que guère, une fois de plus. Car, vous êtes connu pour vos prises de position quelque peu cavalières sur la question. J'en viendrais presque à croire que vous ne connaissez pas d'homosexuels.
Et pourtant. Et pourtant, il y a parmi ceux-ci certains de vos électeurs, vos médecins, vos soldats qui luttent pour les intérêts de la France en opérations extérieures, vos professeurs des écoles, et j'en passe... Que pensent-ils ces citoyens « curieux » de vos déclarations ? Je vais vous apporter un début de réponse, toute personnelle.
Eh bien, monsieur le député, je pense que vous ne faites pas honneur à votre fonction de représentant du Peuple. Je me dis aussi que vos propos sont d'un obscurantisme hallucinant.
Oui, monsieur le député je suis un de ces Français que vous représentez. Vous êtes mon élu et un sentiment de honte et de colère m'envahit à chacune de vos interventions en rapport avec l'homosexualité.
Une chose est sûre, monsieur Vanneste, vous n'êtes pas un héritier des Lumières. Ainsi, j'espère que vous n'occupez pas, dans l'hémicycle, la place d'un de ces députés qui fit, jadis, la grandeur de ce Palais.
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