mardi 29 juin 2010

Lettre à Freddy (de l'Amour est dans le pré).

Freddy, mon ami,

ce soir, suite au conseil avisé d'un ami, je me décide enfin à t'écrire cette missive. Je ne sais pas si elle parviendra jusqu'à ton petit village des Deux-Sèvres où tu vis et travailles, mais qu'importe, il fallait que je te dise ce que j'avais sur le cœur.

Ainsi, depuis quelques semaines, tu peuples certaines soirées du lundi de millions de téléspectateurs. Sur M6, tu as la part belle dans "L'Amour est dans le pré", une émission qui met en relation des agriculteurs (toi, entre autre) célibataires avec d'autres célibataires avides de vie au grand air. Jusque là, tu me diras, rien de bien palpitant. Sauf qu'on y trouve, dans cette émission, des figures hautes en couleurs (comme toi, entre autre). Alors, autant te dire qu'en ces temps d'ennui, on est nombreux à vouloir savoir ce qu'il va s'y passer, dans les prés. Colchique, colchique...

Depuis quelques semaines, tu te mets à nu, devant des millions de gens qui se moquent de toi. A commencer par l'une de ces filles venue, soit-disant, trouver l'amour dans ces prés qui t'ont vu grandir. Car, il y a quelques jours, on m'a dit que l'une d'elles n'avait pas fait le déplacement pour toi, mais plutôt pour rire de toi. Suite à un pari, ou une connerie du genre. Tu excuseras mon langage peu châtié, je l'espère. 
Toujours est-il que le résultat reste le même: on se moque de toi. Gentiment, bien sûr. On rit de te voir accueillir l'une de tes dulcinées en tenue paysanne quand les conventions voudraient que tu te sois mis sur ton 31. On rit de te voir présenter ta Maman, chez qui tu habites encore, et de voir sa réaction fruste. On rit de te voir "aller à la commission", comme tu le dis si bien et d'emprunter jusque chez toi le chariot rouge de l'épicerie. On rit, on rit, on rit et on ne fait presque que cela lorsqu'on te voit à l'écran. Ce rire qui vaut moquerie n'est pas forcément méchant, car nous n'avons aucune raison de ressentir cela à ton endroit ; on se moque seulement de ce que tu représentes à l'écran : une sorte de fermier complètement déconnecté du monde actuel, à des années lumières de la vie des villes. 
Evidemment, tu t'en doutes, on se moque de toi depuis la Ville. Pas celle comme Bressuire ou Coulon où tu montes pour les grosses commissions, mais plutôt une de celles comme Paris. Tu sais la ville capitale où tu es venu rencontrer les Belles ayant pris la peine de t'écrire.
Hier soir, donc, on se moquait. Parce que tu étais un peu égal à toi-même et les situations étaient tellement... risibles ? Voire ubuesques. On t'a vu dans tes petits souliers pour venir accueillir la seconde prétendante (celle dont je parlais plus haut, semble-t-il...). Et là, pourtant, tu t'étais mis sur ton 31, avais acheté des fleurs et sorti le grand jeu. Sauf que... Sauf que la production avait mis une musique des plus burlesques, comme pour te discréditer complètement à nos yeux. Et je dois bien te dire confier que la mayonnaise a pris. Nous, de l'autre côté du poste, on a redoublé de moqueries... Gentiment. Ou pas...

A la lecture de cette lettre, tu dois te demander où je veux en venir. Je vais, maintenant, t'expliquer qui nous sommes. Nous les téléspectateurs qui nous moquons. Je te l'ai dit, nous vivons en ville. Notre quotidien, c'est les transports de masse où les gens font toujours (ou presque) une gueule de six pieds de long, où on se bouscule sans arrêt, où on court dans tous les sens... Ce quotidien qui est le notre est à des années lumières du tien. Le tien, je l'imagine encore empreint de politesse, de quiétude et empli de vie. En un mot, ton quotidien, il est SIMPLE. Sans chichi, sans bousculade. Et au calme.

Quand on se moque de toi, on se moque de tout cela au final. De peur de se retrouver au calme. De ne plus entendre le tumulte incessant de la ville et de perdre notre raison d'être dans ce monde. Celle d'être une fourmi parmi les fourmis. Persuadés que nous sommes d'être mieux que celle d'à-côté. Supérieurs.

Lundi prochain, on sera au rendez-vous de ce bonheur dans les prés. Pour voir. Et continuer de se moquer. Gentiment ; mais en se croyant moins supérieurs. Du moins, on essayera. Ça ne coûte rien.

A lundi, en huit, Freddy mon ami.
Un ex-campagnard devenu citadin.

lundi 28 juin 2010

Huge Boys on Sale.

Je sais pas vous, mais l'approche des soldes, ça m'a toujours déprimé. Déjà parce que cela donne une piètre image de la nature humaine (faut être fou pour faire la queue et marcher sur tout le monde pour choper un article à 30%), et surtout parce que cela a toujours lieu quand je suis à découvert ! 

Bon blague à part (quoique...), je suis tombé sur un site qui envoie du pâté, il s'agit de HugeBoy.fr ; ne bougez pas, je vous explique ! 
En gros, c'est un service proposé par le Forum des Halles, à Paris (oui, y a bien qu'à Paris qu'on peut trouver pareil événement !). On y offre à de jeunes shoppeuses la possibilité de faire les soldes avec un bel Appolon ; un peu comme dans Pretty Woman... Bon, sauf que le service ne prévoit pas le mode "Richard Gere" et son option "Amex Centurion". Ce qui veut dire que les Belles pourront être accompagnées, mais que ça sera tout (y  a quand même une justice!). Le bel éphèbe ne sera, en effet, là que pour porter les sacs de fripes et autres achats. J'imagine déjà les mines déconfites...

Bon, c'est pas que je sois du genre Père-la-Morale, ni pudibond ou quoi que ce soit, mais un autre truc m'a chiffonné sur ce site. J'ai regardé la vidéo promo de l'opération. J'ai bien écouté et tout et tout. Et là, j'ai été choqué ! (cris d'orfraie) 
On y vante (vente?) le Huge Boy tel un vulgaire objet de consommation. Ardent défenseur de l'égalité des sexes, je me suis amusé à penser que si l'on faisait la même vidéo promo en mode féminin, cela susciterait moult tollés de la part de milliers de chiennes de garde et consort. Et là, comme ça parle d'hommes objets, personne ne s'élève ! 

Oui, ce soir, il fallait que je me lève et que je proteste ! C'est quoi ces manières ?! On nous prend pour des objets, maintenant ? Eh, il est passé où l'humanisme de Voltaire ?!

Bougez pas, je crois que j'ai une vague idée...