samedi 12 avril 2008

Samedi de chauffe.

Trois tonnes et quelque de repassage. Des souvenirs qui s'embrouillent entre la Goutte d'or, un village de province, Emma, Gervaise ou Charles... Le temps passe, la vapeur quitte le fer brûlant. Chante France. Chante France! Près de deux heures à écouter. Au-dehors, les enfants jouent sur un terrain. Malgré la pluie. Au loin, les tours Eiffel et Montparnasse se distinguent par leur clarté dans le paysage. Il pourrait presque faire beau. Mais tout est maussade, en fait.

Heureusement, il paraît que la moustache revient à la mode. Il paraît...

vendredi 11 avril 2008

Le gratuit du jour.

L'info ne sera pas passée inaperçue. En effet, aujourd'hui, le quotidien national "Libération" est gratuit. Contre un petit coupon chaque libraire, chaque kiosquier de France distribue gratuitement ce journal créé par Jean-Paul Sartre. Opération séduction et découverte que je salue. En même temps, je suis abonné, donc finalement...

Et puis, en parcourant le journal, j'apprends qu'une place pour aller chez Mickey, à Marne-la-Vallée, sera offerte, sous peu, à chaque abonné. Eh bien, si ce n'est pas de la nouvelle ça! Il ne me reste plus qu'à guetter mon courrier, maintenant.

Plus d'infos sur http://www.liberation.fr/ ou http://abonnements.liberation.fr/web/

jeudi 10 avril 2008

Il faut sauver le soldat NKM.

Il paraît que l'incident est clos. L'incident ce sont les mots de Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM pour les intimes et les autres) à l'endroit de députés, voire de son ministre de tutelle, le dénommé Jean-Louis Borloo.

Personnellement, je comprends l'exaspération de la secrétaire d'Etat à l'écologie... Il m'arrive aussi d'avoir ces quelques pensées en direction de ces élus sans courage. Mais cela fait partie de ma vision idéale du Politique. Ce personnage qui voit, avant tout, l'intérêt collectif, qui n'hésite pas à se retrouver en bras de chemises pour aller au devant des dossiers et remuer la fourmilière. Cette personne qui ne renonce jamais et reste debout malgré vents, marées et hautes pressions. Cette femme ou cet homme sans peur et presque sans reproche. Mais cela participe à ce rêve ambiant qui m'habite. Trouvera-t-on, un jour ou l'autre, ce Politique et son incarnation quotidienne?

En attendant, NKM a donné de la voix en dialoguant avec "Le Monde". Un premier pas a été amorcé, avant des excuses en bonne et due forme. Pour contenter tout le monde et recevoir l'absolution. Premier pas vers la renonciation? Le temps parlera.

mercredi 9 avril 2008

La bonne nouvelle du jour.

Eh bien, aujourd'hui, vous vous en moquez peut-être, mais c'était l'anniversaire de Dédé Manoukian. On était bien content de l'apprendre, en direct, sur M6 à l'occasion d'un épisode de "La nouvelle star". Y a des jours on se sent un peu secs et puis...

Et puis, on va voir un bon film. "Il y a longtemps que je t'aime". Et ces quelques mots: "Je suis là". Ca veut dire tellement de choses. Seulement trois mots. Seulement tellement!

mardi 8 avril 2008

On a retrouvé la rue Leroux.

Au hasard d'un retour vers l'Etoile, avant de passer vers la boutique Nespresso de l'avenue Victor-Hugo, votre serviteur est tombé nez-à-nez avec la plaque de la rue Leroux (c.f. le billet du 07 avril). On y apprend que cette voie de bitume, perpendiculaire à l'avenue Victor-Hugo, porte le nom du propriétaire. Mais de quoi, finalement? De la rue entière, d'une maisonnée, d'une échoppe? On ne sait pas.

Seule certitude, ce soir, attention à la confusion avec la rue Pierre-Leroux, dans le quartier de l'école militaire, dans le 7e arrondissement...

On est peu de choses.

lundi 7 avril 2008

Tout un Monde.

- Bonjour, vous n'avez pas Le Monde?
- Vous venez de le dire.
- Pardon? répond le client, interdit.
- Eh bien oui, on ne l'a pas encore reçu Le Monde.
- Et pourquoi? surenchérit l'habitué du journal du soir.
- La flamme l'a brûlé, renvoie, du tac au tac, le kiosquier, habitué des bons mots.

La scène à lieu, en début d'après-midi quasi-olympique, à deux pas de la place Victor-Hugo, sur le même boulevard. Et ce n'est pas le premier passant à demander où en est Le Monde. Car, ici on a ses habitudes. Comme passer après Jean-Pierre Pernault pour prendre son journal.

- Le Monde n'est pas là, comment cela se fait-ce? interroge une petite dame très bien du quartier.
- Oh vous savez bien qu'on est les derniers servis dans le 16e, ose le maître des lieux. Alors, le temps que ça arrive, et puis avec cette histoire de flamme...

Jean-François est le prénom de cet inconnu qui livre les nouvelles contre espèces sonnantes et parfois trébuchantes. Surtout quand la main se retire alors qu'une autre renvoie 1 centime d'euro sur Télé 7 jours. Quelle idée, d'ailleurs, de vendre un magasine 0,99 euro? Mais le propos n'est pas là. Quoique cela inquiète ou laisse s'interroger notre ami du kiosque. Toutes ces pièces cuivrées ainsi laissées, presque en geste de dédain... Il n'en a cure , après tout, il y a bien plus grave. Parlons de cette flamme. Tantôt éteinte, tantôt allumée. Tantôt en marche, tantôt enfermée. Tant et si bien que l'on ne sait plus qui fait quoi. Et puis, où est-elle d'abord? Probablement dans Paris, à l'heure qu'il est. Ou prête à repartir vers quelque autre manifestation, dans un autre pays. Tout un monde pour une flamme. Mais quelle flamme!

- Bonjour, dîtes, la rue Leroux, c'est par où? apostrophe un passant las de passer et de chercher son chemin.
- Alors là, je ne peux pas vous dire. Désolé, répond notre bon Jean-François.
- Merci, je vais aller demander ailleurs, termine l'homme perdu.

- Bonjour, vous vendez du papier à lettres? interroge une lycéenne en manque de velin.
- Ah non mademoiselle, je n'ai pas de ça ici...
Dans la foulée des talons qui se sont tournés, s'adressant à moi sur le ton de la confidence, le passeur de journaux me livre ceci, éloquent: on croit que je vends de tout ici, des tickets de métro, du papier à lettre. Eh bien non.

Il passe déjà toute la beauté du monde sur papier et ses atrocités aussi, parfois. Alors pourquoi s'éparpiller en voulant charger la mule. Déjà qu'il vend des cartes de téléphone... on va s'arrêter là pour le superflu.

- Bonjour monsieur, je voudrai dix Malabars, chuchote une fillette d'une dizaine d'années.
- Et voici mademoiselle. Attention, il faut de grosses mains pour tous ces bonbons.

Parce que les nouvelles sont périssables et les bonbons tellement bons, le cœur de Jean-François doit hésiter dans cette valse à quelques temps.

Les yeux de la gamine pétillaient. Les yeux des lecteurs n'ont plus cet éclat qui manquait à cette flamme, aujourd'hui.

dimanche 6 avril 2008

Une vie.

Quoi de mieux qu'un peu de jazz pour terminer un dimanche maussade et pas beau de début avril? "My funny Valentine" subtilement interprété par Chet Baker permet de clore, comme il se doit, ce jour triste. Ambiance pour le moins smooth, comme l'exprimerait Damien, mon meilleur ami. Et jazzy, langoureuse. Cela me fait repenser à un petit moment de discussion, hier, au café La Fourmi, à Pigalle.

En fin d'après-midi, nous voici partis pour prendre un café, près de la rue Houdon, à deux pas du boulevard de Clichy. Point de chute: la Fourmi. Rade roots et sympa du quartier. Ambiance Beatles et Bowie à l'écoute ambiante. Ambiance. Nous parlons de tout et de rien. Et puis, alors que nous commandons un deuxième café, notre voisin, un homme seul d'une bonne cinquantaine se penche vers nous en lançant "Vous n'allez pas dormir, ce soir, avec tout ça!" Damien tout à son fait scientifique et sachant de quoi il parle rétorque, tout gentiment : "Les expressos ne sont pas forts... et puis, cela fera effet dans quatre ou cinq heures..." Il est vrai, nous ne sommes pas pressés.

The fool on the hill
passe sur les ondes. S'en suit une discussion pleine de souvenirs, de gangs et de motos. Notre inconnu parle de sa vie, actuelle et passée. "Montmartre, c'est mes origines, c'est ma vie", commence-t-il, le regard ému. Il vient de quitter le vide de son expression pour parler avec passion de son existence artistique. Fermement attaché à son quartier, il arrive à communiquer sa passion par ces quelques mots; forts. "Je peux me passer d'une femme, mais Montmartre, je ne pourrais pas". Tout est dit. On parle ensuite de racisme, d'histoires de famille contrariées, de banderoles de soir de match, d'Hells Angels et du temps. Qui passe. Et presse. Il faut surseoir, presque à regrets. Qui pour une course au supermarché du coin, qui pour une séance de cinéma aux Halles. "Sans état d'âme".

Laurent Lucas y est magistral, comme Thierry Frémont ou Christine Citti, toute en retenue. J'aime décidément beaucoup cette actrice, bien qu'ayant, dans ce film, un second rôle très en retrait. Bon film, malgré la critique désastreuse. Sur l'éthique, la morale et le scandale.

Au dehors, il fait toujours aussi gris. Mars est déjà loin, avril avance. Et le printemps perdu quelque part...

Stay little Valentine... Stay...