samedi 8 mars 2008

Ce dont on ne peut dire le nom.


Il y a des samedis qui vous mettent en forme.

Une veille d'élections. Un lendemain de spectacle de théâtre. Arielle Dombasle contre le reste du monde. Une pose, en tout et pour tout. Toujours la même. Comme coulée et moulée dans la cire. Un Grévin. En mieux, forcément. Arielle reste Arielle. Qu'elle chante Besame mucho, Les nuits d'une demoiselle ou Où tu veux, elle joue dans le même registre. Hésitant en facilité et immuabilité. De la constance de l'artiste. Côté cour ou côté jardin.

Quelques notes suffisent à faire vibrer ou sourire. Des mots ajoutés aux uns et aux autres, ne voulant presque rien dire. "Où tu veux, quand tu le veux, si tu le veux. Si tu savais..." Avec qui tu veux, pourquoi tu le veux, si tu savais. On pourrait continuer longtemps.

Que ne ferait-on pas pour oublier ce pouvoir d'achat qui nous file d'entre les doigts. Rassurez-vous, ça n'ira pas en s'améliorant.

Oui, le samedi, j'aime être optimiste!

vendredi 7 mars 2008

Le dialogue du jour.

- Pensez-vous qu'il y ait un problème de pouvoir d'achat en France?
- Non, il a y un problème de vouloir d'achat.

C'est édifiant. C'était sur LCI, hier. Et c'est complètement déconnecté des réalités vécues par 90% des Français.

jeudi 6 mars 2008

Pensée creuse #1.

Deux jeunes hommes discutent, autour d'un café, un après-midi, à la Défense. Pour faciliter le récit, nous les appellerons Pierre et Jean.

Donc, Pierre et Jean sortent d'un entretien de recrutement pour une grande banque française internationale et mondialement connue. On se parle instruments financiers, questions posées durant l'entretien, réponses apportées.

Et puis, Pierre, costume rayé, chemise bleue et cravate rouge rayée, lance à Jean: "Tu as un problème avec ta chemise... Elle est trop grande et le col baille". En effet, le col gauche part en vrille. "Elle est trop grande pour toi cette chemise". J'aurais dit, pour ma part, qu'elle était mal repassée, mais passons... Pas peu fier de ses remarques de bons goûts, Pierre assène son argument fatal: "Faut éviter une chemise comme celle là et puis faut prendre un col avec les boutons pour fermer, ça évite tout problème". C'est bien là que le bât blesse.

Les amis, laissez-moi vous donner quelques conseils, que j'estime de mon bon goût. Je me lance.

Primo, on veillera à bien repasser sa chemise, en apportant une attention toute particulière au col. Sans le cramer, bien entendu. On fera en sorte qu'il soit droit et bien en place. Si on utilise un col très ouvert, privilégier un nœud large. Or, aujourd'hui, Jean avait estimé qu'un nœud tout simple suffirait... Erreur!

Secundo, j'ai, personnellement, une aversion pour les chemises bicolores (comme Alain Rémond, d'ailleurs) et celles dont le col se ferme avec des boutons apparents. Il doit bien y avoir quelque explication psychologique, mais bon. Pour un écolier, passe encore. Mais un futur cadre bancaire, voire un trader, optera pour un col sans bouton apparent. C'est tout de même plus classe!

Tertio, restons simples. Chemise blanche, cravate unie. Pour la fantaisie, les boutons de manchette feront l'affaire. Mais, par pitié, pas trop de fantaisie dans le choix de ces derniers. J'entends: pas de tête de mort ou autres... Sinon, la couleur bleue fera son effet pour la chemise. Mais n'abusons pas au quotidien. Le blanc, quoique salissant, apporte tout un tas de symboles de bon aloi. Je vous laisse les deviner. Même ordre d'idée pour le costume. Sim-pli-ci-té!

La morale de cette histoire c'est que durant cet épisode, Jean et moi sommes restés silencieux. L'intéressé à bien fait amende honorable. Pour ma part, je n'ai rien dit, n'étant pas intégré dans la situation et ne connaissant ni Pierre, ni Jean.

On m'avait juste demandé un bout de table. Rien d'autre. Je n'allais pas, en plus, l'ouvrir!

La chute du Roi.

Ca n'a l'air de rien, mais 2008 sera une année de records. En divers points, bien évidemment.

1 EUR s'échangera bientôt contre 2 USD.

A l'allure où vont les choses l'action Alcatel-Lucent s'échangera bientôt contre 2 EUR (soit 4 USD, pour les moins matheux). Quand j'en avais acquis pour 11,84 EUR l'action! Faites le calcul des pertes!

Notre Président s'enfonce encore dans son impopularité, tant et si bien qu'on ne sait plus à quel sondage se vouer!
Je m'explique. On nous rebat les oreilles de ses chutes. "Et le Président a encore perdu 4 points dans notre sondage machin-chose. 34% d'opinions favorables", avance un média quand un autre adepte de la surenchère assène un "D'après notre sondage bidule-chouette, Nicolas S. décroche à 37% de satisfaits, soit une chute de 7 points par rapport à notre dernier baromètre"... On ne s'y retrouve plus. Les chiffres disent tout et n'importe quoi. A quand un Grenelle des sondages?
Un constat unanime: mieux vaut être Premier ministre! On avance sans lanterne, mais on avance quand même.

Le chômage est à son plus bas niveau depuis des années et des années.

Le pétrole crève les plafonds. On se demande bien jusqu'où il va aller ce cours!

Et puis, on n'en parle guère, mais je suis malade. Un petit peu. C'est futile, ça bouche le nez... mais ça me permet aussi de me plaindre. Français après tout!

mercredi 5 mars 2008

L'heure H.

Il fallait se lever tôt ce matin. Je vous avais laissés, il y a quelques heures, avec des doutes. Des estimations, des décomptes en cours et aucune victoire.

Ce matin donc, l'heure H a -enfin- sonné.

Le Texas, l'Ohio et le Rhode-Island ont consacré l'ex-first lady, la sénatrice de New York et présidente en devenir Hillary Rodham Clinton. Le Vermont est finalement tombé dans l'escarcelle du sénateur Obama.

Il était temps, doit-on, maintenant, penser du côté des Clinton et de leurs Etats-majors. La joie succède finalement au(x) doute(s).

Amateur de politique intérieure américaine, on n'en finissait plus de suivre les tendances, les sondages, les déplacements des candidats, leurs sorties et leurs écarts. Comme les colères et les mots. On attendait, légitimement, que ce Super-mardi 2 départage enfin les deux candidats.

Ce matin, donc, Hillary a trouvé un nouveau souffle. De nouvelles raisons d'espérer retrouver la Maison Blanche. Si elle avait perdu, c'en eut été fini de tous ses rêves. Les plus insolents parlaient même de divorce d'avec Bill. La bonne affaire!

Aujourd'hui, il n'en est rien. "C'est un incroyable sentiment" qui envahit les cœurs démocrates. Let's dance!

Décidément, Hillary rocks!

Gujan-Mestras,
08.45am.

Too close to call.



Une nuit d'incertitude. A l'heure où j'écris ces lignes, le match est on ne peut plus serré entre les candidats à l'investiture démocrate. Barack Obama semble avoir gagné la primaire du Vermont et Hillary Clinton celle du Rhode-Island.

Maintenant, toutes les chaînes d'information en continu sont rivées sur l'Ohio et le Texas. Là bas, on est au coude à coude. L'Ohio penchant plus Clinton quand le Texas pencherait pour Obama. Mais dans ces deux Etats, les écarts sont maigres et se comblent à chaque minute qui passe... et la victoire se jouera au finish. Dernière ligne droite.

Au petit matin, on saura enfin qui sera, très probablement, le représentant du parti démocrate à l'élection générale du 4 novembre prochain. A moins que l'on s'entête.

Rien n'est joué. Mais je pars me coucher!
Gujan-Mestras,
04.30am.

lundi 3 mars 2008

Bassin.

C'est une histoire d'amour un peu contrariée. A la "Je t'aime, moi non plus". Une attirance répulsive. Un peu comme ces gants bleus laissés à l'abandon, après la pêche.

Cette histoire a commencé au début des années 1990. Etranger en terre inconnue, l'assimilation parmi les natifs du cru n'a pas été facile. Puis, petit à petit, on se fait sa place. Difficile d'arriver et de s'imposer. Quand on a 8 ans...

Et, un jour, sans crier gare, on s'aperçoit qu'on est bien ici. Qu'on est d'ici. Qu'on est ici. On se laisse porter. On savoure cet air plein d'embrun. Presque comme dans un cliché.

Mais pour cela, il faut avoir fait du chemin. S'être privé de cette région pendant quelque temps. Ressentir comme un manque. Un mélange de frustration et d'envie. Un soir, sur un coup de tête quasiment, on se prend à réserver une place dans un train. 3h30 de voyage vers l'Océan. Et ce Bassin. Que j'aime.

On ne nait pas Arcachonais, Testerin, Gujanais ou Teichois... On le devient.

Au terme d'un long voyage.