vendredi 22 février 2008

Quand le monde s'échappe.

Mais dans quel monde vit-on? La question est récurrente. Surtout en ce moment, je dois dire. En effet, l'actualité de ces dernières semaines me trouble. Ceci n'est pas un aveu de faiblesse de ma part, qu'on ne s'y trompe pas! Mais plutôt le constat de cette époque qui nous est actuelle.

Je n'arrive plus trop à suivre ce qui se passe dans le monde, et chez nous. Aux quatre coins de l'Hexagone, le temps file et les faits se multiplient. Par-ci de la violence, par-là de l'amour. On parle de politique, d'économie, de social, de sociétal, de sport, de faits divers... Trop pour un seul homme. D'autant plus lorsqu'il souhaite s'intéresser à tout, et à tous, tout en restant étonné. Un mélange de Boris Vian et de Montesquieu. Le talent et le panache en moins. Présomptueux que tu puisses être à te réclamer de ces deux-là, me souffle ma conscience...

Reviens sur terre! Eh bien, justement, cette terre, j'ai du mal. Tout est un peu fouilli, proche du capharnaüm. On parle donc, aujourd'hui, et pour se faciliter la tâche, de buzz. "Kerviel a fait un sacré buzz dans l'actu éco", se gausse-t-on probablement dans quelque quotidien économico-financier. Ailleurs, on pourrait entendre: "La politique, tu sais, en ce moment, c'est un sapré bordel. Entre la royauté qu'on nous remet le couvert et le pouvoir d'achat... Eh, René, remets-en une!" Tous ces buzz, voilà, cela donne l'actualité, le monde dans lequel nous vivons.

Hier soir, la nuit passée, on campait place de la République. Un buzz. Jean S. se présente aux cantonales. Un autre buzz. Alors, quand on rajoute à cela une inflation en perdition et le rachat du droit de grève pour 1000 EUR, cela donne carrément une ruche sous pression! Imaginez donc! Pas encore La Ferme des animaux, mais pas tout à fait Les Fourmis... Coincés que nous sommes entre immobilisme et rapidité effrénée. Jamais de juste milieu.

Nous ne sommes donc que les spectateurs d'un spectacle qui nous échappe. En continu sur les chaînes d'information. Au quotidien, quand nous en sommes les acteurs. Souvent involontaires. Toujours inconnus.

Je viens de remettre la main sur un vieux Marianne. On y fait, en fin de pages, la présentation d'un téléphone portable, pour riches, à quelque 5800 EUR. Décidément, tout m'échappe!

mercredi 20 février 2008

Une histoire sans fin.

C'est l'histoire d'une amie qui fait partie intégrante de mon intérieur. Forte, inébranlable (en apparence, je pense) et pleine de connaissances, je la regarde souvent plusieurs fois par jour. Quatre étages, elle abrite la connaissance d'un monde. De ce monde qui est le notre, et a priori, le mien aussi...

Je la regarde donc, cette bibliothèque, et me dis, en aparté: "Quand trouverai-je le temps de tout lire." Car oui, tout un tas de livres s'y reposent, au chaud, en attendant d'être lus. Ils sont nombreux ces personnages à attendre. Zazie est toujours dans son métro, Noé dans son arche et Raskolnikov toujours au bagne... Nombreux à se languir, à prendre la poussière, à n'attendre qu'une chose: que les pages se tournent. Rapidement, lentement, frénétiquement, avec passion et amour. Sans oublier de la joie. Mais on égraine les pages d'un bouquin comme on s'occupe d'un chapelet: avec foi. Pour cela, il faut du temps. Tout du moins, le trouver et en profiter. Alors, chaque jour, je regrette "un tantinet soit peu" de ne pas partir à sa recherche et le prendre...

Cette bibliothèque massive est aussi le lieu où se croisent DVD, journaux en tous genres et souvenirs. Et puis, toutes ces choses qui devraient être rangées et qui prennent la poussière. C'est aussi ça, la vie des choses.

Information de la veille, lue quelque part: une personne méticuleuse et ordonnée prendra plus de temps à trouver quelque chose sur ou dans son bureau où tout est bien à sa place que quelqu'un de désorganisé comme je peux l'être, dans un bureau en bazar... A méditer!

mardi 19 février 2008

Holidays on ice.

Petit souvenir d'Outre-Atlantique, sur le chemin aller...
Qu'en restera-t-il, d'ici quelques années? A l'allure où vont les choses, on peut se le demander.

Kyoto est constamment bafoué par moult nations, les 4x4 sont élevés au rang de dieux de la route et on consomme toujours plus... pour faire gagner plus!

Ce matin, je suis parti travailler. La lumière de la cuisine était restée allumée. Après avoir pensé à mon porte monnaie, j'ai pensé à la planète. Et puis à mes actions EDF. Toujours stables.
Je vois déjà les gros titres de la presse nationale, demain matin:
"Sur-consommation électrique en Ile-de-France: à qui la faute?", titrera Le Parisien.
Et puis, dans mon journal quotidien de la vie, je me balancerai: "Quel idiot! Et dire que ce n'était même pas une ampoule basse consommation". Y a des jours comme ça!

lundi 18 février 2008

Hope there's someone.


Il suffit parfois de presque rien. Presque rien pour se dire que la vie n'est qu'une perpétuelle perte. A bien y réfléchir, depuis notre première seconde, tout s'enfuit. Et plus nous avançons, plus nous perdons.

"Ne prenez pas la vie au sérieux, de toute façon vous n'en sortirez pas vivant", se gaussait, un jour, Bernard Fontenelle.

Depuis près de vingt-cinq ans, qu'ai-je donc perdu qui me rende nostalgique, aujourd'hui? Une certaine candeur sur les choses. Des sourires. Des rires aussi. Quelques litres de larmes et des centaines de neurones. Des rêves. Ma voix, bon nombre de fois. Un livre de Plantu dans un avion. Un lecteur mp3 dans un autre avion. Ma grand-mère paternelle. Une grande-tante maternelle. Mon prof d'histoire-géo de 3e. Quelques connaissances. Jamais la mienne. Mon chemin, trop souvent. Un grand amour. Une fois. Des fiches de paie, deux ou trois fois. Deux ou trois kilos. Mon sang froid, quoique rarement. Ma patience, parfois. Et puis, ce regard candide. Le jour où j'ai grandi...

Autant de pertes... pour combien de gains. A l'heure où tout doit s'équilibrer, il faut bien trouver quelque(s) chose(s) à mettre dans la balance. J'ai gagné: un peu de confiance, de la maturité, quelques amis inséparables, des souvenirs par centaines, des éclats de rire, de l'argent aussi. Et puis, et puis... une certaine ouverture d'esprit: par la musique, la littérature, le cinéma, les voyages, les échanges avec ces proches que j'aime ou admire...

Comment cela finira-t-il. Pas plus mal que ça n'a commencé. Et c'est pour cela que rien n'est perdu.

La furtivité du cycliste.

Paris la nuit. Tout y est possible. Un soir de balade, appareil photo à la main, on s'amuse à capter quelques scènes de la vie quotidienne. Quoique tardive, il faut le dire.
Cette image est originale, encore que... On y voit un cycliste, Vélib' en jambes, en train de griller un beau feu rouge. A deux pas du Palais de justice et de la préfecture de Police. Quel pied de nez!
L'histoire ne dit pas si le cycliste s'est fait vertement tancé par quelque automobiliste fatigué et nocturne...
On ne le répétera jamais assez: respecter la signalisation!

Bonne nuit!

dimanche 17 février 2008

Mamie dans le métro.

La politesse dans le métro, mon cul!

Décidément, ce moyen de transport a l'art et la manière de m'émerveiller.

Hier, alors que je me rendais dans le centre de Paris, depuis ma proche banlieue, j'ai encore assisté à une scène de vie étonnante et silencieuse. A Reuilly-Diderot, je monte en voiture. Jusque là, tout va bien... Station suivante: Gare de Lyon. Les choses s'y corsent. En effet, la rame est bondée. Adossé au fond de la voiture, à ma droite un danseur de tectonik d'une vingtaine d'années et à ma gauche, une petite dame âgée et bien coiffée. Eh bien, cela va sûrement vous étonner, mais tout le monde s'est levé, sauf... Sauf le jeunot! D'habitude, les anciens sont excédés par ces comportements et pestent contre la terre entière et les valeurs qui se perdent... Ce jour là, rien! Tout le monde restait pieusement silencieux. La vieille dame regardait au loin, pensant probablement à quelle station sortir pour fuir la foule...

Hôtel de ville, terminus. Elle se faufile et s'en va dans les couloirs. Presque rapidement. Toujours en silence.

Rivoli est grouillante de monde. Comme Châtelet. Un samedi après-midi à Paris.