samedi 14 juin 2008

Quand il n'y a plus de mot(s).

Il y aura toujours des jours comme ça. Des jours où tout irait presque de travers, comme un fait exprès.

Eh oui, aujourd'hui, la France est en deuil. Le moral en berne, dans les crampons. Le contre-coup est terrible. 4 à 1. Quatre points à un seul tout petit point. Mais on ne parle pas de points dans ce sport, comme on me l'a vertement fait remarquer, en cette funeste fin d'après-midi printanière. Car, dans ce sport, on parle en buts. Quand on arrive à en marquer, cela étant. Oui, cette précision est bien utile, tant nos joueurs seraient "des chèvres et des tocards", comme j'ai pu l'entendre à moult reprises, après qu'on m'eut très justement repris sur le juste emploi des mots foot-balistiques.

Personnellement, cette défaite ne me fait ni chaud, ni froid, pour parler simplement. Sauf que je reste animé d'un esprit républicain certain. Peut-on, à cet effet, voir dans ce sport (excluons-en, un instant, les supporters fous-furieux et hooliganesques) le symbole d'une France unie, combattante, si ce n'est combattive, et avide de victoires ? C'est cela, à mon humble, avis le rêve de cette équipe de France. Celle qui devrait aller au-delà de tous les clivages et de toutes les différences pour atteindre quelque chose de grand.

Aujourd'hui, ce quelque chose de grand était absent du stade. Il manquait un point essentiel. Un but! Et l'envie.

La France va continuer à s'ennuyer.

mercredi 11 juin 2008

Quand tout bascule.

L'ouest guyanais est plongé sous les pluies. C'est la saison. Ici, point de battement d'ailes de papillons, mais plutôt les caprices d'un ciel habitué aux saillies pluvieuses.

Au-dehors, au loin, la France communie par le ballon rond. On s'emporte, on crie, on râle. On pleurerait presque tant cette équipe de football ne fait plus rêver. Ou si peu.

Aujourd'hui, plus que jamais, la France s'ennuie. Elle trouve alors refuge dans le sport de masse, ces jeux du cirque de l'an 2000. On trompe l'ennui comme on peut.

Dehors, il continue de pleuvoir. Des villages sont plongés sous les eaux, la famine décime des pays en guerre, les familles se déchirent. Et le monde continue de sombrer. La maison brûle.

Mais, rassurons-nous, la France va l'avoir cet Euro 2008. Tout n'est décidément pas perdu dans ce monde à l'abandon!

lundi 9 juin 2008

Jour de semi.

Hier soir, à 23 heures 10, de retour de la ville capitale de l'Ouest guyanais, j'ai laissé errer quelques pensées dans cette grande maison. Vidée de tous ses habitants, plongée dans le noir et le silence, j'ai pris quelques secondes pour admirer la quiétude ambiante. Les chiens, au dehors, avaient sombré dans leur repos nocturne, laissant ainsi dormir quelque insomniaque habitué à leurs crises et discussions animales. Tout semblait calme. Anormalement calme. Seuls les brasseurs d'air de la salle à manger enchaînaient un bruit régulier pour charrier une brise lourde et presque pénible.

En regardant cette montre ennemie de ma quiétude, j'ai réalisé qu'il fallait mettre mon réveil à 05 heures 40. Tout cela pour aller courir près de 21 kilomètres 100. Une espèce de défi. Une course contre soi et ses limites. Et puis, les autres, aussi. Au final, ce matin, après 02 heures et presque cinq minutes de courses, mon être tout entier a eu raison de cette distance. Accompagné d'un bon camarade, saluant nombre de passants et habitants locaux, discutant et riant souvent, ce travail d'équipe a porté ses fruits.

Prochaine étape: les 20 kilomètres de Paris. Cela sera toute autre chose. En ville, dans la foule. Une autre atmosphère. Toujours sans quiétude.