dimanche 26 avril 2009

Sur un air de "Marcia baila".

Encore une nuit noire. Encore une balade en solitaire. Las, je m'aventure, d'un pas décidé, dans le parc Monceau. Ma tête répète les rythmes des Rita. Marcia Baila chante Ringer.

Je m'enfonce un peu plus dans ce parc si peu éclairé et n'y croise âme qui vive ou respire. Il est tard, il est vrai. Au fur et à mesure de mes pas, je m'étonne à claquer des doigts. Mes enjambées se font plus larges et étendues. Personne ne regarde, je peux donc me laisser aller. En paix.

Dans une allée, je dodeline et esquisse un pas chassé. A quelques mètres, un banc. Et surprise d'un samedi soir: une petite vieille semble s'éteindre sur la croute que l'on imagine verte du dossier public. M'approchant, je m'aperçois qu'elle me regarde. La bougresse. Et elle se moque en plus. Ses yeux brillent dans la nuit et ses rares dents éclatent sous la lumière lunaire. C'en est trop.

Je m'approche d'elle pour tenter de comprendre. Pourquoi ris-tu vieille femme? Elle ne veut répondre et persiste dans sa moquerie sélénite. J'entends, au dedans, encore et toujours les rythmes frénétiques de Marcia. Elle danse.
J'approche mes mains, en même temps, de la vieille. Je tends et sers de toutes mes forces. Allez danse. Danse! "C'est la mort qui t'a emmenée", chante et tambourine Catherine.

Un dernier souffle accompagne la dernière pression conjointe de mes mains. J'ai à peine transpiré en sentant les rides de ma compagne qui vient de verser sur le côté.

Je reprends ma marche dans la quiétude de ce parc abandonné de toute présence. A part la mienne et celle de Marcia. "La mort c'est comme une chose impossible". Je souris et prends le chemin de la sortie de ce petit coin de verdure. Comment sera demain? Le banc s'écaillera-t-il un peu plus?

"Marcia..."

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