lundi 26 juillet 2010

Lettre à Freddy (de l'Amour est dans le pré) - suite et fin.

Freddy, mon ami,

c'est écœuré, énervé et profondément attristé que je te fais parvenir cette missive ; la dernière, en fait. Car je viens de voir un nouvel épisode de cette émission qui t'a fait connaître aux quatre coins de l'Hexagone. 
Tu t'en souviens peut-être, je t'avais déjà écrit à la fin juin pour te donner mon sentiment sur cette expérience, mais je ne soupçonnais pas, à l'époque, qu'on en arriverait jusqu'à de telles extrémités. Car, ce soir, on a franchi la ligne jaune pour atteindre le paroxysme du pathétique.

Voici quelques morceaux choisis, véritable pot-pourri de cette triste aventure.

Ce soir, déjà, la première séquence évoquant ton aventure prenait en fond sonore le générique de True Blood, cette série américaine où se côtoient vampires et habitants de Bon Temps, en Louisiane. Quel symbole, car, lors de ce prime, du sang, il y en a eu. Et je n'évoque même pas les paroles de ce thème musical ("I wanna do bad things with you..." littéralement, "Je veux faire de vilaines choses avec toi..."). On pouvait penser en entame de programme que cela ne se passerait pas comme sur un long fleuve tranquille...

Au cours de la séquence suivante, la voix off de l'émission nous a annoncés du rebondissement et des surprises (sic). Sylvie (la fan de bio) avait quelque chose à te dire. Et pan, premier coup de massue sur ta tête de paysan des Deux-Sèvres : "Je vais quitter l'aventure" (en gros)... Celle-ci, dira même plus tard : "J'ai profité de ce que j'avais à faire, bien contente de rentrer chez moi..." Et toi qui voulait lui offrir un cadeau pour lui dire au-revoir... Ah la la la la...

Sitôt cette surprise (sic) découverte, une autre t'attendait. Magalie, la seconde prétendante, est venue te trouver pour te tenir à peu près ce langage : "Ah mais si elle part, Sylvie, moi, je peux pas rester... On avait commencer à tisser des liens..." (sic). Et toi, devant ce fait accompli, dessus cette herbe qu'on te coupe sous le pied, empli de sainteté, tu veux encore lui offrir un cadeau d'au-revoir ; persuadé que tu es que cette relation (fugace) va se muer en amitié... Cette naïveté confinerait presque à la sottise, mais chez toi, cette candeur est totale, d'une pureté éclatante. Parce que tu y croyais dur comme fer, comme une évidence. Sauf qu'il faut se méfier des évidences, mon cher Freddy...

Pour clore cette lettre, je voudrai revenir sur un dernier épisode ; celui de la symphonie des adieux. Car, c'est là qu'on a atteint le pompon.
Il fallait les voir ces flagorneuses de bas étage dans la voiture les menant vers cet adieu que tu te bornais à ne considérer que comme un au-revoir... "Ah, j'ai mis l'adresse de Freddy et le GPS dit : faites demi-tour... (rires de gamines mesquines des deux compères)". Et toi, Freddy, tu les attendais dehors, avec deux sacs. Ces cadeaux que tu avais promis, dans un élan de générosité et de bienséance.
Là où ça m'a tué, c'est lorsque ta mère toute rabougrie est sortie pour leur apporter, à son tour, un cadeau de sa part. Une bricole, on me dira, une broutille, mais le geste, bon Dieu. Le geste! Celui d'une petite vieille qui a, un jour, cru que son fiston allait enfin trouver l'amour. 

Mais, Freddy, mon ami, l'amour n'était pas au rendez-vous, cette année. Et pas dans le pré, non plus. Malgré tout ce qui te tombe sur les chaussons, tu restes philosophe, en déclamant: "Y a rien de perdu, y a du soleil". On imagine ton chien tout proche. C'est touchant de simplicité. 

Toi, ton chien et le soleil. Le bonheur, exactement.

Bien sincèrement,
un Parisien écœuré.

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