dimanche 29 mars 2009

Lettre de l'enfer #4.

"Alors, te voici. De ma tour d'ivoire noire, je te vois arriver. Presque en guenilles, quasiment nu, je te vois si proche de moi. Tu continues de cheminer, sans me remarquer. Ton regard est fixé sur cette ligne d'horizon qui te mènes jusqu'aux méandres de mon existence. Tu ne lèves plus les yeux. Depuis quand n'as-tu pas regardé en hauteur ou derrière toi. Si seulement tu savais le nombre de fois où j'étais si proche. A quelques mètres, te précédant. Jamais tu n'as eu cette idée brillante de te projeter en arrière pour mieux avancer. Tu m'aurais probablement remarqué et tout cela aurait changé.
Depuis le début de ton périple, je sais que tout cela finira mal. Le savais-tu? Je reste intimement persuadé que tu devais au moins t'en douter. C'est ainsi, c'est la vie, pourrait-on dire. Réponse toute facile. Tellement éculée.
Je ne vais donc pas te faire souffrir davantage. Je pars. Cette fois, pour de bon. Tu as poussé tes pas jusque vers moi. D'ici quelques minutes, tu entendras un bruit sourd et distingueras vaguement une forme. Ce qui reste de moi.
Lorsque tu liras ces mots, je ne serai plus là. Ce bruit sourd appartiendra déjà au passé. Et à cette histoire qui fut la notre.

Continue d'avancer, je t'en prie. Retourne jusque chez toi. Ce monde là, cet enfer, n'est pas le tien. Tout juste m'allait-il. Et encore... Ma place n'y était pas véritablement. Prend grand soin de toi.

Je pars."

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