dimanche 20 avril 2008

Le temps trouvé.

Il est toujours temps de s'ouvrir à ce qui nous entoure pour découvrir quelques lieux, pour l'heure, encore inconnus. Ce samedi 19 avril a donc clairement illustré cet adage dominical. En effet, en presque quatre années de présence en région parisienne, je n'avais jamais fait le tour de l'Elysée, ni foulé la place Beauvau. Quelle honte, lorsqu'on sait que je suis passionné par la chose politique!

Hier, j'ai donc mené mes pas du centre Pompidou, après une crêpe, jusqu'au Louvre, en passant par Rivoli, puis longue traversée du jardin des Tuileries, en musique, jusqu'à Concorde et l'ambassade des Etats-Unis. Là, petite pause pour regarder un environnement en état de siège. Presque l'endroit le plus barricadé de Paris. Remontée vers le studio Gabriel et tour de la première maison de France. Direction Beauvau, puis quelques rues adjacentes pour mener sur les Champs. Marche lente vers Etoile, entre badauds et aficionados du samedi soir élyséens. On dîne, à cette heure là; tranquille. Tout près, l'Arc de triomphe se dessine. La nuit est tombée, sans bruit.

Durant cette journée il a fait beau. Cela met du baume au cœur de parcourir cette ville plongée sous un soleil printanier. La nuit est douce, de surcroît. Passage non loin du théâtre du rond-point. Retour par l'avenue Gabriel. Les policiers en tenue d'honneur patrouillent dans un silence monacal. Chasuble jaune siglée POLICE, casquette blanche, trèfles rouges. Le bitume devient vite familier. Hésitant quant au bâtiment surveillé, j'interpelle un gardien de la nuit. Salut réglementaire après un bonsoir qui l'était tout autant, si ce n'est poli, la discussion s'engage. Oui, c'est bien l'Elysée. C'est là que M. le président a ses habitudes. Des habitudes qui ont changé pour ceux de l'extérieur, les policiers, et ceux de l'intérieur, les gardes républicains de la gendarmerie nationale. "Moi, cela fait onze ans et demi que je suis ici. Avant, avec M. Chirac, tout était bien réglé. On savait quand il entrait et quand il repartait. Maintenant, avec M. Sarkozy, il n'y a plus vraiment de règles.", engage ce gradé de la police de proximité du Palais. Tout a changé très vite, en somme. Les habitudes, les manières de faire. La discussion a duré plusieurs minutes pour s'achever avec la relève de 22 heures. Dans quelque 50 minutes, les gardiens seront relevés par d'autres et pourront retrouver le repos de leurs foyers, après des heures passées sur le bitume, qui près d'une entrée principale, qui près de la porte du coq. Fin de parcours pour moi aussi, l'heure de rentrer à presque sonné.

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