samedi 7 mars 2009

Lettre de l'enfer #3.

"Ainsi, n'arrêteras-tu jamais !

Le temps passant, je m'étais convaincu que tu avais arrêté ton périple et rebroussé chemin. Il n'en est rien. Malheureusement. J'aurais dû prendre garde et me méfier. Car, je te voyais, chaque jour, arpenter les routes qui mènent vers cet endroit où je demeure depuis quelques mois, déjà. Je m'étais résigné à imaginer ta présence tel le mirage de l'oasis. Pour me rassurer peut-être. Pourtant, c'était vraiment toi. Toi sur cette route tantôt glissante, tantôt ardue. Toujours plongée entre pénombre et obscurité. Alors pourquoi avoir quitté cet ailleurs que tu savais lumineux pour venir jusque cet "ici" dont tu ignores tout et qui est à des années lumières de ce que tu peux bien imaginer ? Cette question reste pour le moins énigmatique.

Sache que je n'ai rien oublié de nos rires, de nos peines et de ce qui nous réunissait. Bien qu'étant à mon aise ici, je me rappelle, de temps à autres, ces veillées que nous partagions. Au bord de ce lac que nous aimions sans trop savoir pourquoi. Auprès de cette voie ferrée abandonnée mais chargée d'histoires. Tous ces lieux résonnent en moi, quelquefois. Soubresauts qu'ils sont de ce passé que je tente d'occulter. Pour mieux aller et avancer.
Finalement, nous cheminons chacun à même allure. Cependant, je reste persuadé que tu ne pourras jamais me rejoindre.

Je continue de te voir sans que tu ne puisses seulement m'apercevoir. Voici le drame de ton existence, à présent.

Pardonne-moi d'être ainsi avec toi."

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