Cher Adel, Cher Franck,
à l'heure où on met en bière votre compagnon de chansons, j'ai bien envie de vous envoyer ces quelques lignes. Bien évidemment, et vous vous en doutez, je n'atteindrai jamais la beauté de vos textes. Soyez donc rassurés et néanmoins indulgents à mon endroit. Ce point étant établi, laissez moi vous dire ma tristesse et ma profonde compassion.
Ce mercredi 16 septembre 2009, au petit matin, Filip a quitté la scène artistique qu'il avait tant enrichi à vos côtés. On se souvient tout naturellement de vos innombrables chansons à textes. «2be3», «Partir un jour», «Watchagonnado», «Naviguer sans phare» resteront vos chefs-d'œuvre... Ah la la, que de souvenirs!
En lisant les dépêches, on apprend qu'il est parti dans son sommeil. Overdose de barbituriques? Repos du juste? On ne sait guère. On nous apprend seulement avec certitude qu'il avait 35 ans. Boudiou! 35 piges! Moi qui avais l'impression qu'il était presque centenaire tellement votre époque glorieuse me semblait lointaine. Bon, pour tout vous dire, les gars, je ne savais pas ce que vous étiez devenus tous les trois et encore moins si vous étiez toujours de ce monde.
Ceci dit, ce triste événement a le mérite de faire un point de situation. Déjà, Filip avait débuté sa carrière d'artiste émérite et presque autodidacte au milieu des années 90. C'était il y a une éternité et c'était avec vous deux!
En octobre 1996, donc, votre premier single sortait dans les bacs. «Partir un jour»... Sans retour et tout le baratin... Ces paroles n'ont jamais été autant d'actualité... Non, Franck, non Adel, je ne suis pas cynique. Encore moins amère. Tout juste suis-je un brin taquin. Oui, taquin. Car, il faut bien le dire, les chansons qui ont suivi n'étaient pas d'un niveau très... achevé. Bon, à l'époque les Boys' Bands faisaient fureur auprès des midinettes adolescentes. Alliage, les World's appart, Take that, etc. peuplaient nos cours de récré et nos stations de radio. Si cela peut vous rassurer, eux non plus, on ne sait pas ce qu'ils sont devenus, aujourd'hui... Je ne vous ferai pas l'affront de citer Warhol et son analyse de la célébrité, car même si j'ai la citation qui me démange, je veux que nous restions en bons termes.
Mais, revenons à nos moutons, c'est à dire à vous. Et à Filip. En guise d'hommage, nous lui devons bien cela. Alors, bon, on sait le succès qui fut le votre à l'époque. Eh oui, vous en avez vendu des singles et des albums. Des millions même! En ce temps là, point trop de piratage et l'industrie du disque fleurissait. Sauf que le phénomènes des Groupes de garçons (excusez la traduction pour le moins littérale!) n'a pas duré. Le début des années 2000 a sonné le glas de vos carrières. Chacun a repris sont petit bonhomme de chemin. Qui jouant quelques petits rôles à droite, à gauche; qui devenant représentant dans l'industrie aéronautique. Au final, c'est Filip qui s'en est le mieux sorti. Un pied dans le milieu, il a décidé d'y sauter à pied joint pour rejoindre le commissaire Navarro et la Brigade Navarro, par la suite. Consécration et continuité de célébrité sur le petit écran. Comme quoi...
Alors, oui, ce matin, il ne s'est pas réveillé. On se console comme on peut, en se disant que les ventes de singles vont reprendre en jouant avec la corde sensible. Et puis, on regardera, émus, quelques numéros d'Entrevue ou des images de l'Ina, sur lesquelles vous paradiez, à l'aune de votre célébrité, chez Pascal Sevran. Eh oui, vient un temps où, il faut ouvrir les yeux. Ne penser à rien. Et rêver un peu. Ca, c'était de vous. Finalement, c'était pas si mal...
A plus les gars.
Un collégien sur le retour.
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