dimanche 15 novembre 2009

Lettre à France.

Chère Toi,


parfois, lorsque je m'éveille, je te regarde. Vivre, courir, trébucher, haleter, jongler... En silence. Parfois, dans la fureur. Ah, tu n'es pas toujours la plus belle. Mais je veux te rester fidèle. Oui, j'ai le mal de toi. Souvent. Surtout lorsque je vois comment tes enfants te malmènent, te tancent et te vilipendent. Suis-je aussi comme eux? Semblable à ces âmes tourmentées et égarées que tu tentes d'élever de ton mieux. Et qui au lieu de rendre grâce préfèrent mettre à sac ton héritage. Je suis à des années de tout cela. Car, j'ai étudié ton histoire qui est aussi la mienne. Cette histoire, nous la partageons et j'essaye de faire partie de ceux qui rendent hommage à ta grandeur. Sans trop le dire, de peur de passer pour anachronique, voire extrémiste. T'aimer n'est plus en vogue. Ce siècle a bien mal commencé, il faut dire.


Hier, dans la nuit, je marchais. Sans vraiment penser à toi. Sans but, à dire vrai, si ce n'est cette grosse horloge que je voulais voir de plus près. Les quais de Seine de je ne sais plus quelle rive m'ont permis de regarder une vitrine. Un livre. Documentation française avec un titre bête comme tout et moult fois rebattu: L'Identité nationale. J'ai maugréé. Mais quand arrêtera-t-on avec ce concept qui ne veut pas dire grand chose... Et puis, je t'ai vu sur cette même couverture. Dans un rectangle pas plus grand qu'une boîte d'allumettes. Mais, c'était toi, et tout était dit. Tu portais fièrement ce bonnet phrygien d'une blancheur étincelante. Marbrée. Soudainement, tout m'est apparu clairement. Cette identité nationale, cette certaine idée de la France, c'est toi qui les résume parfaitement. J'ai continué mes pas, enchanté par cette trouvaille, pourtant simplissime.


Ce matin, j'ai vu une photo qui m'a remué les tripes. Le cliché m'a fait chaviré et m'a donné mal. On y voit une voiture retournée et une bande de jeunes autour. L'émeute pour une manifestation pécuniaire annulée pour cause de trouble à l'ordre public. On promettait à la foule des pochettes pouvant contenir de cinq à 500 euros. La préfecture a annulé la distribution. S'en est suivi ce que l'on sait, avec les mots que l'on a pu lire, de droite et de gauche. Voici tes enfants. Puis-je te confier combien j'ai le mal de toi. Et pour toi.


Confraternelles salutations.

Un enfant, parfois, déçu.

1 Commentaire(s):

Ydel a dit…

textes souvent tres humains !

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