lundi 2 août 2010

2012, mon (dés)amour.

Je reviens d'un pays lointain, d'un autre temps. Celui à venir, en fait. Ce que j'y ai vu n'est pas très très joli, ni très très rose. Tout y est plus ou moins bleu foncé. Voire noir. Obscurité alarmante. Sitôt de retour, me faut-il être (ou devenir) alarmiste pour notre futur à nous ? Ce futur commun qui se façonne au quotidien. Las, et contraint, je pense bien que oui... Je vous explique.

D'où je reviens, on vient d'élire un nouvel exécutif ; un nouveau président quoi. C'est simple comme chou. Sauf que... sauf que bien qu'ayant une longue tradition démocratique derrière lui, ce pays vient de porter aux nues un homme dur et à deux doigts d'être tyrannique. On verra bien avec le temps, me direz-vous.

D'où je reviens, celui qui a pris le pouvoir (démocratiquement) a longuement surfé sur plusieurs vagues, sans jamais avoir besoin de supplier les vents de le porter. Les vagues ont fait le travail pour lui. Il n'a eu qu'à se baisser sur sa planche et à se laisser porter. Tranquillement. Se poser, et attendre que le temps fasse son œuvre et travaille pour lui. 
Plus explicitement, cet homme d'un parti à la ligne politique dure et inflexible a laissé faire les médias et ses adversaires. Dans ce pays, les faits divers l'ont consacré grand guérisseur, bien que n'ayant aucune expérience en la matière, car n'ayant jamais participé à aucun gouvernement, sans parler de l'inexistence de son programme. Qu'importe au final ; les électeurs se sont moqués de cette lacune.

Si aujourd'hui cet homme préside aux destinées de son pays c'est pour plusieurs raisons. L'ancien Président avait déjà été élu, une première (et unique) fois grâce à ses thèmes favoris de campagne ; premier point. L'opposition à l'ancien chef de l'Etat était, pour sa part, inexistante ; deuxième point. Et puis, l'actualité a permis à la chimie d'agir ; troisième et dernier point.
Concernant le premier point, j'ai pu voir, d'où je viens, que sa méthode (celle de l'ancien Président) n'a jamais vraiment fonctionné. Il s'agissait de montrer les bras, de s'agiter, sans toutefois s'ancrer ni dans le réel, ni dans la durée. Premier écueil. Sans parler du fait que personne n'avait jamais osé se mettre en travers de son chemin. Las...

Second point, maintenant. L'opposition est toujours restée ancrée dans ses convictions, ne pouvant allier des concepts pourtant indissociables. Là-bas, on était d'accord pour parler de Justice sociale, mais pas de Justice pénale. On était d'accord pour évoquer la Sécurité sociale, mais pas la Sécurité des biens et des personnes. Au final, cette attitude de déni a fait le jeu de l'opposant à la ligne dure. Car, quoique dure cette ligne a su associer toutes ces valeurs, et ce en toute transparence. Grave écueil que celui de les avoir écartées les unes des autres. Ce fut une deuxième raison du naufrage rose.

Dernier point, enfin. L'actualité, on le sait, est souvent cynique. Quelques temps avant l'élection, les faits divers se sont multipliés (comme par magie), les politiques se sont écharpés sur la question "A qui la faute?" en faisant de ce thème "sécuritaire" la priorité numéro 1. Las...

D'où je reviens, on grogne. D'autant que le score final n'avait rien de si prévisible... 51-49. Un tout petit pour-cent. Quelques voix. Rien du tout.
Maintenant qu'on sait que tout peut se jouer à "rien du tout", que faire ?

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