lundi 25 octobre 2010

Lettre à Georges F.

Georges,

c'est maintenant que vous êtes parti que j'ai une foultitude de choses à vous dire. La vie est parfois facétieuse, la mort, quant à elle, l'est tout autant, voire pire! Laissez-moi vous expliquer.

Il y a peu, c'est-à-dire avant de casser votre canne, vous étiez traitez par vos "amis" socialistes, notamment, de tout un tas de noms d'oiseaux. Ma mémoire me fait des faux, donc je n'en retranscrirai aucun afin de ne trahir personne (et d'éviter un procès !). Ces insultes (ou critiques), souvent à mots couverts, n'avaient cependant qu'un seul but: vous désavouer dans votre gauchitude et combattre le triste sir que vous étiez devenu. Car, vous maniiez, en votre temps et avec brio, il faut bien le dire, le bon mot, voire la phrase assassine, si ce n'est injurieuse. Et cette richesse de la langue, la vôtre, avait ses cibles privilégiées : les Noirs dans le football, les Harkis, vos camarades socialistes, et même le Pape, c'est dire ! Au final, on pourrait presque penser que vous n'aimiez personne... à part, peut-être, vous-même ? Car, tous ces mauvais "bons mots" vous ont permis de construire une drôle d'image ; celle d'une espèce de despote languedocien démago et populo. Et je vous écris ici sans animosité, ni parti-pris. Parce que, pour information, je ne suis ni anti-corrida, ni pro-Mandroux, donc assez objectif, si je puis m'exprimer ainsi... 

Voici pour ce que je sais de vous. Maintenant, allons un peu plus loin dans "l'analyse", cher Georges.

Hier, tout le monde, ou presque, vous décriait ou vous conspuait (racisme, mégalomanie...). 
Enfin, hier, avant votre mort. Car, dès l'annonce de votre disparition, les éloges se sont multipliés ; funèbres certes, mais éloges quand même. 
Pour Martine Aubry, vous étiez "un grand élu, visionnaire et bâtisseur" quand pour François Hollande vous restez cet "homme qui savait voir loin et d'une grande sensibilité". Et tout le reste des réaction est à l'avenant.
Aussi, je me pose cette question : la mort aurait-elle ce fabuleux pouvoir de transformer ceux passés vers l'au-delà, en les lavant de tous leurs "péchés" ? Au vu de récentes disparitions, je me dis que ce passage de vie à trépas a tout de même tendance à offrir une nouvelle virginité; dommage, cher Georges, que vous ne soyez plus là pour assister aux concerts de louanges. Car, pour tout vous dire, depuis hier, il y a du monde dans l'orchestre et dans le chœur !

Le "Requiem pour un con" de Gainsbourg que j'écoute en vous écrivant vient d'arriver à son terme, signe qu'il est temps pour moi d'arrêter ma pauvre prose et de vous laisser reposer, en paix. 

Signé : 
un vivant encore plein de questions.

Photo @Esby.

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