jeudi 20 mars 2008

Sur un air de Purcell.

Cela pourrait passer inaperçu, mais Chantal Sébire est morte, hier. Chez elle. Seule? On ne sait guère. On ne sait pas. Morte en emportant avec elle toute cette souffrance. Tous ces maux qui étaient les siens depuis trop longtemps. Voici nos certitudes.

Au loin, j'entends quelques sons. Battements de tambours funestes. Tout résonne dans cette assourdissante atmosphère. Comme ce silence laissé par cette disparition. Ce vide, pourrait-on dire. Ce vide humain, même.

N'ayons pas peur des mots. L'heure n'est que trop grave. Alors que l'on nous rebat les oreilles avec les ressources humaines, l'humanité se laisse étouffer, bafouer. Sous couvert de Droit et de Justice. Principes nécessaires et vitaux d'une vie, cependant. Sauf... sauf qu'un jour, tout bascule. Petit à petit, progressivement, la vie devient apocalypse. Cette étape voit les os se craquer, l'ouïe s'éloigner, la vue se brouiller et l'esprit s'évaporer. L'apocalypse, ce n'est donc pas la fin du Monde tel que nous le connaissons, mais notre lente perdition. Individuelle. Collective parfois.

Hier, Chantal Sébire est donc morte. Son apocalypse a cessé, brutalement. On parlait d'elle, de son calvaire, chaque jour. Pour faire avancer les choses, sans doute. Cette disparition, cette histoire riche de sens, fera-t-elle avancer les choses? Tendra-t-on vers plus de compréhension et d'humanité face à la douleur insoutenable? Autant de questions qui appellent des réponses urgentes et nécessaires.

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