dimanche 16 mars 2008

Pensée lointaine #1.

Il y a des matins où l'envie d'écouter Bach est plus forte que tout. Tout cela pour "que ma joie demeure". Alors, on pense à tous les maux de ce monde moderne et passé. On écoute en boucle. On pense à quelques phrases de l'actualité. Tristes, presque forcément. Nécessairement. On passe les jours passés au crible d'un spectre noir. Lazare, Chantal et même si cela peut paraître cynique, Isabelle, Zaza pour les intimes. C'est futile, pourrait-on croire. Mais à trop en rire, on s'y attache. Comme à cette vie quotidienne que d'aucuns veulent quitter. Brutalement parfois. De plein gré ou contre. Car, la maladie ronge, à petit feu, avant d'engloutir. "Que l'on vive seulement 24 heures ce que j'endure", pense, quelque part en France, Chantal Sébire. Cette femme demande beaucoup à la justice. Etant aveugle, elle ne peut voir le calvaire enduré au quotidien. Rédhibitoire. Pourtant, j'aime à penser que rien ne l'est en ce monde. On est toujours maître de nos destinés. Faire des choix, c'est la seule chose qui nous appartient véritablement. Pour grandir et poursuivre sur la voie que l'on juge bonne et juste. Si pour cela il faut aller en Suisse ou ailleurs. Pourquoi pas.

En écoutant Bach, ce matin, tout apparaît sous un jour nouveau, plus clair. J'ai beaucoup d'empathie pour Chantal Sébire. J'essaye de comprendre. De ressentir et de palper cette vie qui s'efface à cause d'une tumeur. Les mots qui deviennent de plus en plus lointains. Ce monde auquel on appartient et qui s'efface. A quoi bon rester, si c'est pour rester dans la douleur. A quoi se rattacher? A quelques grammes de morphine pour pallier la douleur? Cette femme a fait un long voyage. Vers les ténèbres d'une vie autrefois plus rose, plus éclairée.

Ce voyage s'achèvera, probablement, bientôt. Sûrement ailleurs.

Ailleurs, c'est loin.

0 Commentaire(s):

Enregistrer un commentaire