dimanche 6 avril 2008

Une vie.

Quoi de mieux qu'un peu de jazz pour terminer un dimanche maussade et pas beau de début avril? "My funny Valentine" subtilement interprété par Chet Baker permet de clore, comme il se doit, ce jour triste. Ambiance pour le moins smooth, comme l'exprimerait Damien, mon meilleur ami. Et jazzy, langoureuse. Cela me fait repenser à un petit moment de discussion, hier, au café La Fourmi, à Pigalle.

En fin d'après-midi, nous voici partis pour prendre un café, près de la rue Houdon, à deux pas du boulevard de Clichy. Point de chute: la Fourmi. Rade roots et sympa du quartier. Ambiance Beatles et Bowie à l'écoute ambiante. Ambiance. Nous parlons de tout et de rien. Et puis, alors que nous commandons un deuxième café, notre voisin, un homme seul d'une bonne cinquantaine se penche vers nous en lançant "Vous n'allez pas dormir, ce soir, avec tout ça!" Damien tout à son fait scientifique et sachant de quoi il parle rétorque, tout gentiment : "Les expressos ne sont pas forts... et puis, cela fera effet dans quatre ou cinq heures..." Il est vrai, nous ne sommes pas pressés.

The fool on the hill
passe sur les ondes. S'en suit une discussion pleine de souvenirs, de gangs et de motos. Notre inconnu parle de sa vie, actuelle et passée. "Montmartre, c'est mes origines, c'est ma vie", commence-t-il, le regard ému. Il vient de quitter le vide de son expression pour parler avec passion de son existence artistique. Fermement attaché à son quartier, il arrive à communiquer sa passion par ces quelques mots; forts. "Je peux me passer d'une femme, mais Montmartre, je ne pourrais pas". Tout est dit. On parle ensuite de racisme, d'histoires de famille contrariées, de banderoles de soir de match, d'Hells Angels et du temps. Qui passe. Et presse. Il faut surseoir, presque à regrets. Qui pour une course au supermarché du coin, qui pour une séance de cinéma aux Halles. "Sans état d'âme".

Laurent Lucas y est magistral, comme Thierry Frémont ou Christine Citti, toute en retenue. J'aime décidément beaucoup cette actrice, bien qu'ayant, dans ce film, un second rôle très en retrait. Bon film, malgré la critique désastreuse. Sur l'éthique, la morale et le scandale.

Au dehors, il fait toujours aussi gris. Mars est déjà loin, avril avance. Et le printemps perdu quelque part...

Stay little Valentine... Stay...

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