Cher Philip,
c'est avec un verre de Bourgueil tout proche et un bol de chips vide que je décide de vous écrire. J'espère que vous n'en prendrez pas ombrage ; c'est pour moi une marque de respect de siroter un verre de bon vin en écrivant ; probablement un héritage anglo-saxon.
Je me suis décidé à vous écrire suite à la disparition de votre "fils adoptif", Arnold autrement connu sous le nom véritable de Gary Coleman. Ce dernier a été emporté, hier, par une hémorragie cérébrale consécutive, me dit-on, à une chute. On est bien peu de choses, vous en conviendrez.
Au lendemain de cette disparition tragique, j'imagine aisément la peine qui doit être la votre, cher monsieur Drumond ; vous qui aviez déjà perdu votre "fille" Virginia (alias Dana Plato) dans de dramatiques circonstances (overdose...). Cette dernière n'était âgée que d'une trentaine d'années. Mais, ainsi va la vie, comme dirait l'autre.
Aujourd'hui, vous me semblez bien seul. Agé de 87 ans, vous semblez survivre à tous ceux qui ont fait votre notoriété dans "Arnold et Willy". Sur trois de vos "enfants", un seul reste présent à l'appel, en la personne de Willy (Todd Bridges). Mais pour combien de temps encore? Est-il besoin de vous rappeler les problèmes de drogues qu'il a pu avoir par le passé? Certes, depuis lors, sa conduite est toute autre. Aux dernières nouvelles, Willy est un membre très actif au sein d'une communauté religieuse et cela le pousse à faire du social. Le pécheur se rachète, me direz-vous. J'en conviens. Mais, en apprenant la nouvelle de la disparition de son "frère" Arnold, a-t-il eu un geste à votre endroit ? Ce serait la moindre des choses, après tout. Vous, cher M. Drumond, qui les aviez adoptés et sortis de la mouise... La jeunesse est souvent bien ingrate !
Mais restons optimistes, voulez-vous. A cet effet, je viens de visionner le générique de la série dans laquelle vous tourniez, au milieu des années 1980. J'ai bien écouté, plusieurs fois, les paroles chantées. Ah, la nostalgie ! Mais, il n'y a pas que cela. En effet, ce générique sonnait et sonne encore aujourd'hui comme une ode à la tolérance, cette valeur bien souvent oubliée. Et force est de constater que vous avez été précurseur, cher M. Drumond, en ce domaine. Car, il en fallait du courage et de la conviction, à l'époque, pour adopter deux petits Noirs issus d'un milieu défavorisé et orphelins. Ne voyez dans mes propos aucune malice, ni aucune trace de racisme. Bien au contraire ; vous avez été un homme éclairé et précurseur. Riche New-yorkais vous aviez pris sous votre aile deux enfants que beaucoup avaient rejetés. Voici votre lettre de noblesse. Sans parler de votre intelligence de la situation. D'ailleurs, qui aurait cru, dans ces années, que ce même pays élirait un Président noir (ou métis), en novembre 2008 ? Même vous, vous n'étiez pas assez fou pour oser y penser !
Bref, cher Philip, à l'instant où je compose ces lignes, un autre Grand, vient de s'éteindre. Dennis Hopper a décidé de voler la vedette à votre "fils adoptif". Lui, avait 74 ans et s'est éteint après une lutte contre le cancer. Il faut de tout pour faire un monde...
Bien confraternellement.
Un ancien fan d'Arnold et Willy.
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